« Où est passé le sens du collectif ? »

Maraîcher à Vernouillet (Yvelines), Cédric Beaurain est président de la commission emploi et trésorier de la FDSEA Île-de-France. Il est également vice-président de l’Union des producteurs de fruits et légumes (UPFL).

« Je suis frappé par l’évolution des mentalités, à la fois des consommateurs et des producteurs. Côté consommateurs, ce n’est pas nouveau, mais il y a parfois un oubli des règles de base de politesse et de respect. Quand ils entrent dans un magasin ou vont au marché, certains ne disent même plus bonjour ou merci. Dès qu’il y a un problème, il faut le résoudre dans la minute. Ils sont très impatients.

Mais ce changement de mentalités touche aussi les agriculteurs, qui ont de moins en moins le sens du collectif. Cela fait plus de dix ans qu’il faudrait que des producteurs s’investissent dans le service emploi et social des organisations syndicales. Cela permettrait d’avoir un suivi des dossiers lors des réunions avec les communes, les communautés de communes, la Driaaf ou d’autres organismes. Il y a beaucoup de structures où nous devrions être représentés mais où il n’y a personne. C’est dommage, car nous ne pouvons pas faire entendre nos points de vue.

En revanche, dès qu’il y a un problème, on frappe à la porte de la fédération pour avoir une solution, comme si l’appartenance au syndicat était une sorte d’assurance. Le syndicalisme, ce n’est pas cela, ou alors le prix du service ne sera pas le même ! Appartenir à notre syndicat, c’est prendre un dossier, une mission, et l’emmener jusqu’au bout. »