« Je suis prête à repartir en action s’il le faut »
Audrey Chantepie est co-gérante de l’exploitation La Rivoise (maraîchage) à Cergy (Val-d’Oise).
« Si on me demande comment ça va, je réponds que ce qui va bien, c’est que l’on aime ce que l’on fait, le travail en tant que tel. Ce qui va moins bien, c’est la trésorerie : les charges sociales, le coût des produits qui a augmenté de 40 % et que l’on ne peut pas répercuter dans nos prix. Sans parler de toutes les normes qui s’accumulent et qui font que l’on se demande quand on va pouvoir travailler.
J’ai le projet de racheter les parts sociales de l’exploitation, mais je ne sais pas comment on va faire à l’avenir. On se demande combien de temps on va durer. J’essaie même de dissuader mon fils de 17 ans de vouloir reprendre, même s’il est extrêmement motivé. En effet, nous sommes de moins en moins rentables. À un moment donné, par la force des choses, nous allons peut-être devoir arrêter. Il est hors de question de travailler pour rien.
Nous sommes également affectés par les problèmes d’urbanisation. À commencer par les vols. En saison, nous devons nous organiser entre voisins pour surveiller les parcelles. Nous sommes en zone protégée mais savons très bien qu’on peut ne plus l’être du jour au lendemain. La commune avait un projet d’installation de Port Cergy II sur une surface dont deux hectares appartenaient à notre propriétaire. Le projet est tombé à l’eau, mais nous ne savons pas ce que vont devenir ces deux hectares.
Malgré ce contexte, j’ai beaucoup de projets en tête pour l’exploitation. Pour cela, il faudrait que notre avenir s’éclaircisse un peu. C’est la raison pour laquelle je me suis mobilisée pendant le dernier mouvement syndical, bien que cela prenne du temps. Je suis prête à repartir en action s’il le faut. J’appelle toutes et tous les exploitants à le faire : par l’unité syndicale, on peut obtenir plus de pouvoir. »