« Cresson : des ventes difficiles compte tenu du temps estival »
Olivier Barberot, cressiculteur à Méréville (Essonne), et Directeur du Syndicat des cressiculteurs de l’Essonne et administrateur de la FDSEA Île-de-France.
« Horizons : Comment se déroule ce début de saison pour les cressiculteurs franciliens ?
Olivier Barberot : Les dernières semaines ont été compliquées, les ventes ne sont pas au rendez-vous. Nous prenons de plein fouet la conjoncture difficile, les Français ayant réduit leur consommation de fruits et légumes. Nous subissons aussi les effets d’un climat qui demeure estival en ce début octobre. Nous produisons un légume d’hiver, donc forcément, notre cresson peine à trouver preneurs. Les ventes sont en baisse d’environ 40 %. Au-delà des consommateurs qui ne sont pas au rendez-vous, ce sont nos acheteurs-revendeurs qui boudent le produit car la chaleur peut faire fâner et tourner le produit rapidement une fois installé sur l’étal d’un marché par exemple.
Votre production est-elle impactée par cette météo inhabituelle ?
Nous aurions pu nous attendre à une recrudescence des insectes mais ce n’est pas le cas. À cet instant, notre production ne souffre pas du climat estival. C’est même plutôt positif pour nous car la météo humide du mois d’août avait causé du retard dans les semis chez certains d’entre nous. Le cresson non consommé aujourd’hui est coupé et broyé en bout de champ. Plus on coupe et plus on stimule la production. Nous espérons ainsi être en capacité de répondre à la forte demande dès qu’elle sera là.
Qu’en est-il de l’obtention de l’IGP après la création de la marque collective Cresson de Méréville au printemps dernier ?
Le dossier suit correctement le cours des choses mais il nécessite du temps. Nous n’obtiendrons probablement l’IGP que dans deux ans car nous devons démontrer un certain nombre de références. En cela, la marque collective va nous y aider. Notre cresson de Méréville vient d’ailleurs de rentrer au restaurant de la Tour Eiffel, ce qui est particulièrement valorisant. Autre point positif, notre filière s’organise de plus en plus et nous développons des groupements d’achat notamment pour le petit matériel, ce qui traduit un état d’esprit de plus en plus collectif. »