« Les éleveurs laitiers souffrent d’un déficit fourrager important »
Polyculteur-éleveur à Nesles-la-Vallée (Val-d’Oise), Éric Chevallier est président du Syndicat des producteurs de lait Île-de-France ouest et Val-d’Oise et vice-président de l’Union des producteurs de lait du bassin parisien (UPLBP).
Horizons : Dans quelle situation se trouvent actuellement les éleveurs laitiers de l’ouest francilien ?
Eric Chevallier : Les éleveurs laitiers doivent conduire leur exploitation avec un déficit fourrager certain. Le printemps sec et l’été caniculaire n’ont pas été favorables à la culture du maïs et nous allons rapidement manquer d’ensilage. Il est absolument nécessaire d’anticiper afin de ne pas se retrouver en difficultés à la fin de l’hiver ou au début du printemps. De mon côté par exemple, j’ai semé du méteil afin d’essayer de combler ce déficit. Et puis, bien sûr, comme tout le monde, nous subissons de plein fouet la hausse des coûts de production.
Le prix du lait vous est-il payé suffisamment cher dans ce contexte ?
Nous avons récemment trouvé un accord avec le groupe Lactalis, grâce à un médiateur, pour le mois d’octobre. C’est encore loin du compte mais tout est bon à prendre. Il va désormais falloir poursuivre les négociations afin que cette légère revalorisation soit pérenne dans le temps.
Comment se porte le syndicat des producteurs de lait d’Île-de-France ouest que vous présidez ?
Il est très difficile de faire vivre ce syndicat étant donné que nous sommes de moins en moins nombreux. Lorsque nous organisons des réunions, nous sommes une poignée et pour cause…les éleveurs laitiers d’Île-de-France ouest se comptent bientôt presque sur les doigts d’une seule main. Cela fait de nombreuses années que le prix du lait n’est pas payé assez cher par rapport à ce qu’il coûte à produire et les mises aux normes des exploitations sont si coûteuses que beaucoup arrêtent au fil des ans. La filière ne séduit plus.
Propos recueillis par Marine Guillaume