Agriculteur à Itteville (Essonne), Thierry Desforges est Vice-président de la FDSEA Île-de-France et Président de l’Union de l’Essonne. Il est également Président de France Carbone Agri Île-de-France.

« France Carbone Agri Île-de-France permet aux exploitations franciliennes de participer activement aux objectifs nationaux de décarbonation. Pour cela, nous créons des partenariats avec les acteurs économiques locaux. Nous leur donnons la possibilité de nourrir des projets avec les agriculteurs franciliens et, ainsi, d’avoir une certaine ambition sur la décarbonation des entreprises afin d’atteindre les objectifs de décarbonation de l’horizon 2050. Pour le moment, les entreprises s’engagent sur la base du volontariat.

Nous sommes toujours dans l’attente des textes de loi et des décrets qui doivent étendre les possibilités de compensation carbone à tous les secteurs d’industrie, au-delà du secteur aéronautique. Nous, nous suggérons aux entreprises franciliennes de faire de la décarbonation d’une part volontairement et d’autre part à l’échelle locale par le biais de ces crédits carbone volontaires. La Région Île-de-France nous apporte un soutien précieux qui nous permettra d’atteindre les objectifs, aussi bien en termes de volume de projets que de partenariats avec les entreprises.

Un projet sur cinq ans

Nous essayons donc d’atteler ces entreprises motrices dans leur décarbonation à notre ambition de développer des projets dans les exploitations. En parallèle, nous appelons tous les agriculteurs à réaliser des bilans carbone avec la chambre d’Agriculture d’Île-de-France. Il existe une chargée d’étude carbone-haie à la chambre d’Agriculture, Alexia Briandon, qui s’occupe de cela.

Côté agriculteur, la démarche repose sur l’ensemble des thématiques suivantes selon le type de production (animale ou végétale) : Réduction de la consommation d’énergie de l’exploitation ; Stockage de carbone dans le sol ; Stockage de carbone dans la biomasse aérienne ; Fertilisation azotée organique et gestion des effluents d’élevage ; Fertilisation minérale ; Fertilisation azotée organique et minérale ; Amélioration de l’autonomie protéique ; Optimisation de l’alimentation animale ; Conduite de l’élevage.

La mise en oeuvre d’un projet bas carbone ouvre droit au paiement du carbone stocké ou évité, ce qui peut représenter entre 1 600 et 2 000 euros par an pour une exploitation céréalière de 200 hectares.

Nous pensons que l’Île-de-France doit montrer l’exemple et devenir une référence nationale de la décarbonation. »