Agricultrice à Sailly (Yvelines), Amandine Muret-Béguin est membre du bureau de la FDSEA Île-de-France, référente communication, et trésorière de la FRSEA.
« Le contexte politique actuel, avec le vote de la motion de censure, me met en colère et me fait peur. Car qui sont les grands perdants de la démission du gouvernement Barnier ? Ce sont les agriculteurs.
Cela me met en colère car je ne comprends pas comment un responsable politique digne de ce nom peut préférer jouer à ce jeu, au lieu de servir l’intérêt général. Par souci d’ego, ces hommes et femmes politiques, quel que soit leur parti, sont dans la bêtise humaine, plutôt que dans la construction. Ils ne pensent pas à ceux à qui des promesses ont été faites, qui ont besoin de mesures urgentes et importantes.
Cela me fait peur car il y a un côté désespérant dans le fait de redire toujours la même chose depuis des mois : les situations de nos fermes sont difficiles ; on a tous le moral dans les chaussettes. Est-ce que le monde politique s’en rend vraiment compte ? Nous avons l’impression de ne pas être entendus.
Nous voudrions crier notre colère et notre désespoir, sans pour autant cautionner de la violence, de la casse. Il y a nécessité de mener des actions fortes, de durcir notre mouvement, sans pour autant abîmer l’image de l’agriculteur. Car la population nous soutient. Nous ressentons cette solidarité certes un peu moins que lors du mouvement de l’automne-hiver 2023-2024, mais ce soutien est néanmoins présent. Cela signifie qu’au moins le travail de communication effectué autour de nos métiers a porté ses fruits.
Soyons bienveillants les uns envers les autres, à l’écoute, pour ne pas laisser des exploitants à la situation plus fragile s’isoler ou rester dans leurs difficultés. Nous allons vivre des moments compliqués dans nos fermes. Il nous faut demeurer unis. »