Agriculteur à Étampes (Essonne), Damien Greffin est président de la FDSEA Île-de-France.
« Avec l’accord du Mercosur, on s’apprête à faire entrer en France du sucre, de l’éthanol, des volailles, alors qu’un poulet sur deux est déjà importé et que cette production étrangère ne respecte pas les normes environnementales qui nous sont imposées. C’est faire fi de tout ce que nous avions pu dire il y a huit mois. Notre mouvement agricole n’a été écouté ni compris par les autorités politiques.
C’est la raison pour laquelle nous sommes repartis en action dimanche 17 au soir à côté de la base militaire de Villacoublay, lieu symbolique d’où Emmanuel Macron s’est envolé pour sa tournée sud-américaine. L’idée n’était pas de gêner les Français avec une mobilisation gigantesque, mais de redire nos messages. Nos fermes vont être en danger si nous ne prenons pas les décisions nécessaires. Nous irons vers un conflit que nous ne parviendrons pas, en tant que corps intermédiaire, à régler.
Avec le sens de la responsabilité qui caractérise nos organisations FRSEA/JA, nous avons su nous mobiliser en quelques heures, et je tiens à remercier ceux qui, un dimanche, alors que les travaux dans les champs ne sont pas toujours finis, ont répondu présent, et qui, pour certains d’entre eux, ont passé la nuit dans leur tracteur. Cette action a été, comme cela est notre habitude, effectuée dans le respect des biens et des personnes.
Sachez que 85 % des Français considèrent que notre mouvement est légitime. Les klaxons que l’on a entendus pendant deux jours témoignent de leur soutien. Il ne s’agit pas de notre seul combat d’agriculteur. Nous défendons un modèle agricole pour les Français, afin que chacun puisse se nourrir avec des produits sains.
Nous nous mobilisons parce que nous portons l’espoir que les choses puissent changer. Nous allons donc continuer à le faire. Fin novembre, nous ciblerons les agences qui nous imposent des entraves sur nos métiers. Début décembre, il y aura un troisième temps sur l’économie et les négociations commerciales. Je vous donne donc rendez-vous très bientôt. »