« Il faut s’adapter en permanence »

Cressiculteur à Méréville (Essonne), Olivier Barberot est directeur du Syndicat des cressiculteurs de l’Essonne et administrateur de la FDSEA Île-de-France.

« Nous avons vécu une saison en demi-teinte. À cause d’un automne très chaud, le démarrage des ventes a été compliqué, car le cresson est considéré comme un légume d’hiver. L’hiver s’est bien passé. Il y a toujours un creux au niveau des vacances de février mais cette fois, contrairement aux années précédentes, les ventes ne sont jamais reparties. En revanche, l’été a été très bon. J’imagine que les difficultés des légumes de saison ont en quelque sorte libéré de la place pour des légumes tels que le cresson. Cela nous a appris qu’il y avait du potentiel pour l’été. Nous avions peur d’une très mauvaise année, mais elle a été plutôt correcte finalement.

Je sors de la saison renforcé dans ma conviction qu’il faut s’adapter en permanence. L’été, nous avons des cycles de trois semaines : si les ventes ne sont pas là, il faut broyer pour que la plante se régénère et soit de nouveau disponible lorsque la consommation repart. En ce moment, la fraîcheur engendre de la demande ; notre production doit suivre.

Je suis également convaincu que toute la communication que nous avons mise en place autour du cresson commence à avoir un effet, même si ce dernier n’est pas facile à quantifier. Des événements nous ont aidés. Par exemple, nous avons vendu du cresson au restaurant de la Tour Eiffel. Nous avons pu communiquer sur les réseaux sur ce sujet, avec l’accord du chef Thierry Marx. Autre exemple, une étude américaine a placé le cresson au premier rang mondial des aliments les plus sains.

Nous avançons autant que possible sur le dossier de l’IGP (Indication géographique protégée) et, en parallèle, sur l’obtention du label européen STG (Spécialité traditionnelle garantie). Nous avons créé une association avec deux cressiculteurs de Lyon pour mutualiser la communication ; notre objectif est d’avoir un label commun à différents pays européens pour les producteurs de cresson de fontaine. »