« PAC : nos efforts ne sont pas justement rétribués »
Victor Rabier, agriculteur à Pussay (Essonne), Président du canton Jeunes agriculteurs de l’Essonne et administrateur de la FDSEA Ile-de-France.
« Lorsque la nouvelle mouture de la Pac a été imaginée, il a été demandé à tous les agriculteurs de bouleverser leurs conduites d’exploitation pour s’adapter à un système qui impose des surfaces non-productives afin de répondre à des enjeux écologiques qui sont plus que discutables. Une fois de plus, démontrant une flagrante capacité d’adaptation, les agriculteurs ont été au rendez-vous et ont relevé le défi, certes à contrecoeur. Tout cela pour qu’aujourd’hui nous nous retrouvions avec des paiements de base qui ne sont pas ceux qui étaient annoncés au départ. C’est à croire que les têtes pensantes qui ont imaginé la Pac n’avaient pas imaginé qu’autant d’agriculteurs répondraient à ce nouveau cahier des charges et qu’il faudrait partager le gâteau entre tous. L’Europe a-t-elle vraiment pensé ainsi ? Se retrouve-t-elle aujourd’hui dans une situation où les agriculteurs ont relevé le défi bien au-delà de ce qui était envisagé à tel point qu’elle n’est pas en mesure de nous payer ? Tout porte en tout cas à le croire et je trouve cela profondément malhonnête.
Cette nouvelle Pac a fait sortir des surfaces considérables de la production. C’est une perte sèche pour chacun d’entre nous, sans compter les contraintes et normes qui viennent s’accumuler chaque jour un peu plus. Nous nous sommes adaptés à cette nouvelle Pac pour répondre à des enjeux environnementaux dictés sous la pression et bien loin des réalités, c’est un vrai crève-coeur. Et aujourd’hui ces efforts ne sont pas rétribués à leur juste valeur.
Dans un contexte où l’enjeu du renouvellement des générations est plus que jamais d’actualité, ce n’est pas en complexifiant les choses de la sorte qu’on parviendra à attirer les plus jeunes. »