« L’équilibre entre engagements, conduite de la ferme et vie familiale est un défi permanent »
Thomas Brébion, agriculteur à Notre-Dame-de-la-Mer (Yvelines), et administrateur de la FDSEA Île-de- France.
« En cette période de rentrée, chacun reprend un rythme »normal » et tente de s’organiser au mieux entre temps de travail, activités extérieures et vie familiale. Pour les agriculteurs engagés, il faut aussi compter sur la reprise de nombreuses sollicitations et réunions qui émanent des différentes structures. C’est à mon sens un véritable défi quotidien que de parvenir à tout conjuguer. À titre personnel, j’exploite seul 170 hectares et je suis engagé dans un certain nombre d’organisations : FDSEA, coopérative Sevépi, Crédit mutuel, conseil municipal… Je n’ai personne pour prendre le relais à la ferme lorsque mes différents engagements m’accaparent. De fil en aiguille, ces mandats en impliquent d’autres et le temps disponible pour l’exploitation et pour la vie familiale se réduit. Alors, comment trouver le juste équilibre ? Il arrive forcément un moment où l’on doit faire des choix quant aux mandats proposés. Pour autant, chacun d’entre eux a un sens pour les »combats » que nous menons au quotidien pour défendre notre profession.
Au Crédit mutuel par exemple, je suis le seul qui représente l’agriculture. J’apporte ce regard différent et surtout une sensibilisation aux problématiques agricoles. De même dans ma commune en tant que conseiller municipal. Chacun ici sait à quel point il est indispensable que les agriculteurs restent acteurs dans leurs villes et villages.
Je reste profondément attaché à mes engagements à l’heure d’une société de plus en plus individualiste. Si on ne le fait pas, personne ne le fera pour nous. J’en veux pour preuve le projet de 2×2 voies de la RN13 contre lequel nous nous sommes battus avec efficacité ou encore le projet de Ligne nouvelle Paris-Normandie que nous suivons depuis des années. Il ne faut rien lâcher et nous irons jusqu’au bout. Remercions ici l’ensemble des familles d’agriculteurs qui souffrent parfois de l’absence d’une mère, d’un père, d’une épouse, d’un mari, tous engagés pour notre belle profession. »