« Sans eau, pas d’agriculture »
Agriculteur à Buno-Bonnevaux (Essonne), Samuel Herblot est président de la section des irrigants de la FDSEA Île-de-France.
« Nous sortons d’un hiver qui a été sec, les nappes se sont peu rechargées depuis l’été dernier et nous voyons dès à présent les effets puisque le coefficient de la nappe de Beauce centrale est de 0,66 et celui de la nappe du Houdanais de 0,87.
La situation, même si elle n’est pas catastrophique, n’est pas optimale. Et nous pouvons nous attendre à d’éventuelles restrictions d’eau dans les prochaines semaines comme c’est déjà le cas dans la zone Centre des Yvelines, placée en situation d’alerte renforcée par la préfecture (voir en page 4, NDLR).
La situation nous rappelle surtout que l’eau est indispensable à la vie et à la production de quelconque denrée alimentaire. Sans eau, pas d’agriculture.
L’eau est vitale pour permettre aux agriculteurs de nourrir la population. Elle l’est aussi pour préserver l’environnement et apporter de la biodiversité dans les cultures. Disposer de l’eau permet souvent aux agriculteurs de développer leurs assolements. Des exploitations diversifiées dans leurs cultures sont aussi sources d’une biodiversité diversifiée. Il est donc important et indispensable qu’un travail sociétal profond soit mené pour accepter l’idée que les retenues d’eau sont utiles et pertinentes dans certaines situations.
Un rapport du Giec affirme que la pluviométrie en France ne changera pas mais que la répartition des précipitations sera différente sur l’année. L’intérêt du stockage de l’eau pour une utilisation ultérieure est alors d’autant plus pertinent. La société doit se poser les bonnes questions, y compris celle de la réutilisation des eaux des stations d’épuration dans certains cas bien encadrés.
Pour mémoire, nos anciens pouvaient aussi entretenir et utiliser l’eau des rivières. Cette ressource a disparu depuis la création des trames bleues qui imposent de laisser partir l’eau à la mer. »