« Un déséquilibre médiatique face au monde agricole », par Chantal Gousson
Agricultrice à Mareil-le-Guyon (Yvelines), Chantal Gousson est présidente du syndicat de la région de Montfort et administratrice de la FDSEA Ile-de-France.
Pour diriger les peuples, il faut trouver un sujet, un enjeu de société. Environnement, écologie, réchauffement climatique, pesticides… et le sujet du moment : le glyphosate. Tout cela sert de support à l’intoxication médiatique qui accuse les producteurs agricoles français de ne pas travailler comme il le faudrait, et qui mettent les exploitations en péril.
Nous passons pour des destructeurs, des empoisonneurs. Mais qui plus que nous respecte la terre qui nous est si chère et que l’on cultive en bon père de famille ? Ce à quoi nous nous engageons d’ailleurs vis-à-vis de nos propriétaires quand nous signons des baux ruraux.
Non, les médias, l’agriculture française n’est pas ce que vous croyez. Elle doit nourrir les Français, mais aussi aider à nourrir le monde. N’oublions pas que dans le monde, tous les hommes ne mangent pas à leur faim.
A chaque fois qu’un produit phytopharmaceutique est supprimé, il est nécessaire de trouver un moyen de substitution et cela engendre toujours un changement de méthode de travail et une plus-value dans nos charges. Je pense, par exemple, à l’abandon du « gaucho » qui aura pour conséquence une double application d’un insecticide foliaire pour le remplacer,en plombant nos charges et en risquant une diminution des rendements.
Dans cette France où chacun veut montrer que ce n’est pas comme cela qu’il faut faire, mais comme ceci, on finit par reculer plutôt que d’avancer. N’oublions pas que nos anciens n’étaient pas complétement idiots, et que c’est grâce à eux si notre France est aussi performante. Faisons confiance à la recherche professionnelle et aux directives suivies pour toujours s’améliorer en continuant d’exister.